Interview

Michael Dunford

 

Highlands magazine : MICHAEL, vous travaillez depuis plusieurs années sur votre comédie musicale "Scheherazade". Pouvez-vous faire le point sur ce projet ?

MICHAEL DUNFORD : Après une présentation très acclamée de la pièce en Décembre 1997, qui bénéficiait d'une belle distribution dirigée par Peter Polycarpou et David Threlfall, nous sommes actuellement en négociation avec des promoteurs. Nous envisagions de débuter à Londres en Octobre/Novembre prochain, mais nous pourrions être obligés de reporter jusqu'en 2003, car le financement risque d'être compromis à la suite des événements du 11 Septembre 2001.

Highlands magazine : A quel moment supposez-vous la fin des sessions d'enregistrement de votre comédie musicale SCHEHERAZADE ?

MICHAEL DUNFORD : Nous n'avons pas démarré pour l'instant l'enregistrement de 'Scheherazade', mais nous prévoyons de le faire quand une date pour une représentation dans un théâtre sera confirmée.

Highlands magazine : Avez-vous signé un contrat d'enregistrement avec une compagnie de disques ?

MICHAEL DUNFORD : Il n'y a pas de contrat d'enregistrement pour 'Scheherazade' pour l'instant. Tout est conditionné par l'ouverture du spectacle. Nous voudrions enregistrer un ou deux singles plusieurs mois avant l'interprétation scénique, puis prévoir un album comprenant une distribution complète.

Highlands magazine : Combien de séquences musicales provenant de l'album de RENAISSANCE : SCHEHERAZADE & OTHER STORIES utiliserez-vous, et quelle sera la proportion de nouveau matériel?

MICHAEL DUNFORD : Aucune composition de l'album de Renaissance ne sera réutilisée ; il s'agira entièrement de nouveau matériel.

Highlands magazine : Quelle était votre ambition avec le concept de SCHEHERAZADE? Pourquoi avez-vous souhaité réutiliser ce thème ?

MICHAEL DUNFORD : J'ai tout d'abord écouté 'Scheherazade', l'œuvre de Rimsky Korsakov et j'ai pensé que ce serait une grande idée d'en réaliser une version actualisée, moderne. Cela a abouti à 'Scheherazade & Other Stories'. Je me suis ensuite rendu compte, bien des années plus tard que le sujet se prêterait à une merveilleuse comédie musicale. Beaucoup de gens connaissent les contes des 1001 nuits, mais pas l'héroïne de 'Scheherazade'. Notre histoire est à l'évidence basée sur les nuits de l'ancienne Arabie, c'est une histoire d'amour épique suscitant des émotions fortes, une histoire de vengeance, une narration à l'ancienne.

Highlands magazine : Après le succès de la tournée Japonaise de RENAISSANCE en 2001, Quels sont vos espoirs en termes de concerts pour le groupe?

MICHAEL DUNFORD : Nous nous occupons à l'heure actuelle de trouver une distribution pour 'Tuscany' aux USA, et des promoteurs nous ont proposé de tourner ici, ainsi qu'en Amérique du Sud ; nous voudrions également monter une tournée Anglaise et Européenne en 2002. Cela dépendra bien sûr de l'accueil réservé à 'Tuscany'.

Highlands magazine: Est-ce que TUSCANY va finalement être distribué en Europe ?

MICHAEL DUNFORD : Il vient juste d'être publié en Europe et au Royaume-Uni sur Giant Electric Pea Records.

Highlands magazine : Avez-vous déjà envisagé le projet d'un prochain album de RENAISSANCE, avec ANNIE et TERENCE ?

MICHAEL DUNFORD : Oui bien sûr, à nouveau cela dépendra de l'accueil réservé à 'Tuscany' et bien sûr de l'album live que nous avons enregistré à Tokyo, qui sera publié l'an prochain (2002).

Highlands magazine : Avez-vous déjà écrit de nouveaux titres pour un futur album de RENAISSANCE?

MICHAEL DUNFORD : Je n'ai encore écrit aucune nouvelle chanson, mais j'ai certaines idées que je compte formaliser au début 2002.

Highlands magazine : Pouvons-nous espérer vous voir à Londres avec RENAISSANCE en 2002 ?

MICHAEL DUNFORD : Je l'espère; Tout un chacun dans le groupe souhaite ardemment tourner de nouveau. Cela fait beaucoup d'années maintenant que je n'ai pas tourné, aussi ce fut si spécial pour moi ! Le groupe sonne superbement, il a probablement le meilleur son que nous ayons jamais eu, et de plus nous avons eu beaucoup de bon temps.

Highlands magazine : Comment expliquez-vous le déclin artistique de RENAISSANCE au début des années 80, après des albums aussi somptueux que NOVELLA ou A SONG FOR ALL SEASONS ?

MICHAEL DUNFORD : Avec l'avènement du punk à la fin des années 70, nous devions changer. Malheureusement, nous sommes allés trop loin. Pour une raison que je ne me remémore pas, Jon Camp prit la direction musicale du groupe. Ce fut un changement désastreux, dont nous ne nous sommes pas réellement remis, depuis. Nous réalisions que nous devions faire quelque chose, mais Jon nous poussait dans une direction plus commerciale. Le pire album fut 'Time Line' absolument horrible.

Highlands magazine : Ne pensez-vous pas que le succès commercial de "the Northern Lights" eut comme résultat que la compagnie de disques pousse RENAISSANCE à développer un son "moderne", et plus commercial ?

MICHAEL DUNFORD : Non, la compagnie de disques ne fit pas vraiment cela, le seul autre titre commercial que nous ayons eu à cette époque fut 'Back home once again' de "Song For All Seasons". Il fut publié en tant que successeur mais n'obtint aucun succès. Nous avons ensuite enregistré 'azure d'or', dont le morceau 'Friends' était une sorte de recentrage dans la bonne direction, mais l'album ne "fonctionna" pas vraiment.

Highlands magazine : Quand et comment avez-vous démarré le projet NEVADA? Pourquoi aucun album ne fut publié à l'époque?

MICHAEL DUNFORD : Nous étions en disponibilité de 'Renaissance' après les départs de Terry et de John. J'ai commencé à écrire avec un de mes amis, Peter Gosling et j'ai demandé à Annie de s'investir. C'était autour de 1980 et pour nous une sorte d'amusement. Nous avons décidé de voir si nous pourrions décrocher un contrat d'enregistrement, ce que nous réussîmes avec Polydor. 2 singles ont été publié que nous avons ardemment soutenus par des campagnes de Télévision/Radio mais sans accrocher le public, aussi l'album ne put voir le jour. Je me souviens que nous avons été amèrement déçus, car nous avions le sentiment de proposer des chansons de qualité.

Highlands magazine : MICHAEL DUNFORD, vous avez aujourd'hui une longue carrière musicale derrière vous. La première fois qu'on entendit parler de vous fut l'épisode avec les NASHVILLE TEENS. Vous souvenez-vous de cette période ?

MICHAEL DUNFORD : Oui, bien sûr, c'était vraiment le début de ma carrière musicale. The Nashville Teens était l'un des nombreux groupes de cette période ; nous étions (semi- professionnel) chacun ayant un travail de jour mais nous octroyant le temps suffisant pour donner beaucoup de concerts. Nous avons finalement eu une offre pour partir en Allemagne et devenir professionnel, ce qui était une grande joie, mais nous devions jouer tant d'heures chaque nuit que c'était très dur, mais finalement une bonne expérience.

Highlands magazine : Jouiez-vous avec JOHN HAWKEN, à cette époque ?

MICHAEL DUNFORD : Oui, John Hawken était alors dans le groupe, mais je le connaissais avant mon arrivée dans le groupe.

Highlands magazine : Vous avez retrouvé JOHN lorsque vous avez intégré la version 1970 de RENAISSANCE. En quelles circonstances avez-vous rejoint le groupe, exactement ?

MICHAEL DUNFORD : J'avais fait partie d'autres groupes et j'avais toujours gardé le contact, aussi quand JOHN me joua du 'Renaissance' je trouvais cela fantastique ! J'assistais à leurs shows lorsqu'ils se produisaient localement, et je pensais que c'était vraiment ce que j'avais envie de réaliser ; aussi quand l'opportunité se présenta, je sautais sur l'occasion. Keith et Jim décidèrent de partir ; Je pense qu'ils ne voulaient plus assumer les tournées que demandait la compagnie de disques. En ayant eu connaissance, je contactais JOHN et finalement je me trouvais engagé dans 'Renaissance'.

Highlands magazine : Vous vouliez prolonger l'existence de RENAISSANCE après les départ de JOHN et de JANE. Pourquoi JOHN et JANE ont-il quitté le groupe, exactement ? Etait-ce seulement pour des raisons musicales, ou autres ?

MICHAEL DUNFORD : Jane fut la première à partir, Il me semble me souvenir qu'elle en avait assez et qu'elle ne voulait plus chanter pour un moment. D'un autre côté, John avait une offre pour rejoindre un autre groupe (je ne peux me remémorer son nom) (les STRAWBS, NDLR). Il ne sut pas quelle décision prendre durant un long moment, puis finalement décida que RENAISSANCE n'irait nulle part, et il partit.

Highlands magazine : Comment avez-vous débuté les auditions pour la formation "classique" de RENAISSANCE?

MICHAEL DUNFORD : J'avais toujours voulu continuer, aussi plus tard nous avons décidé de passer une annonce pour recruter une nouvelle chanteuse. Les auditions pour je ne sais plus pour quelle raison se sont tenues le jour de l'an. Nous avions une courte liste et nous avions envoyé des bandes à toutes les filles ; aussi elles pouvaient toutes chanter une ou deux chansons de RENAISSANCE. Quand ANNIE commença à chanter, les jeux étaient faits. Avec sa pure voix de soprano, qui semblait s'adapter idéalement à notre musique, nous n'auditionnâmes pas davantage.

Highlands magazine : Finalement vous avez choisi de ne pas figurer sur le premier enregistrement du nouveau groupe, PROLOGUE. N'était-ce pas une attitude étrange et paradoxale ?

MICHAEL DUNFORD : Non, pas vraiment, je décidais de me concentrer sur l'écriture, et écris la plupart du matériel. J'assistais à la plupart des séances d'enregistrement, des arrangements et à la mise en forme des chansons, j'appréciais que le groupe enregistre mes compositions.

Highlands magazine : Quel est votre album favori de RENAISSANCE, et pourquoi ?

MICHAEL DUNFORD : Je n'ai pas vraiment de favori, mais 'Ashes Are Burning' signifie beaucoup pour moi, car ce fut le moment où je rejoignis le groupe en jouant de la guitare acoustique, et aussi la première fois que nous avons utilisé un orchestre. SCHEHERAZADE, également, l'écriture musicale puis les concerts du Carnegie Hall furent absolument merveilleux. 'A Song For All Seasons' à cause de 'Northern Lights' qui fut un grand succès ici, et qui depuis est devenu un classique.

Highlands magazine : MICHAEL, votre instrument favori semble la guitare acoustique. Avez-vous jamais joué de la guitare électrique? Sinon, pourquoi ? Jouez-vous d'autres instruments ?

MICHAEL DUNFORD : Oui, j'en ai joué comme je le mentionnais plus haut, mais je ne me sentais pas aussi à l'aise et j'optais plutôt pour la guitare acoustique. J'ai une guitare-synthétiseur à la maison, que j'utilise dans mon petit studio, mais rien d'autre.

Highlands magazine : Quelle est votre formation musicale ?

MICHAEL DUNFORD : Mon intérêt pur la musique commença dès l'école, en jouant avec des copains de classe. Mes parents étaient tous deux intéressés par la musique, mon père jouait dans un orchestre communal et ma mère aimait beaucoup l'écouter. Je n'ai pas eu de formation musicale à proprement parler, mon père voulait que je prenne des leçons, mais je refusais. Je le regrette, maintenant.

Highlands magazine : Comment composez-vous ? Sur quel instrument ? Avez-vous une méthode particulière d'écriture et de composition ?

MICHAEL DUNFORD : Je compose principalement sur la guitare acoustique, mais j'utilise ma guitare synthétiseur pour réaliser des démos. Cela dépend vraiment de ce que j'écris. Par exemple, pour travailler sur SCHEHERAZADE, je compose à la guitare, puis ce travail est ensuite transposé sur une partition pour piano par mon co-compositeur Richard Brown. Pour travailler sur le matériel de 'Renaissance' et en particulier sur 'Tuscany' j'ai écrit la musique et réalisé une démo sommaire en utilisant ma Guitare Synth avant de l'envoyer à Annie aux Etats-Unis pour qu'elle écrive les textes. D'autres fois, elle m'a envoyé les textes sur lesquels j'ai ajouté la musique. Cela fonctionne bien dans les deux sens.

Highlands magazine : Quelles sont vos principales sources d'inspiration ? Est-ce un processus long et complexe, ou écrivez-vous durant des moments de stimulation émotionnelle?

MICHAEL DUNFORD : A nouveau, cela peut se passer de différentes façons. Je bloque du temps pour composer et je me rends dans mon studio en juste m'asseyant et quelques idées. Pour l'essentiel, cela fonctionne et ensuite j'essaie d'achever ce que je réalise à cet endroit. Quelquefois cela se passe rapidement, et d'autres fois cela prend un moment. En de rares occasions, j'essaie de m'y mettre avec une chanson, ou un morceau de chanson et rien ne se passe, et il vaut mieux à ce moment faire un break. A un autre moment, je peux avoir une idée alors que je suis quelque part, dans la nature. C'est vraiment très varié.

Highlands magazine : Il semble que vous aimiez vraiment l'école classique Russe du 19ème siècle. Que pouvez-vous nous en dire ?

MICHAEL DUNFORD : J'aime vraiment les thèmes classique de la musique Russe, mais je pense que les chansons que j'ai écrites avec une consonance Russe sont juste une coïncidence. Par exemple, la plus connue d'entre elles est probablement 'Mother Russia'. Il arriva simplement que Betty Thatcher (ma partenaire de l'époque) avait juste fini de lire 'Un jour dans la vie d'Ivan Denisovich' d'ALEXANDRE SOLJENITSINE lorsqu'elle reçut ma musique. Cela s'imbriqua parfaitement.