L'evenement !

RENAISSANCE

In the land of the Rising Sun

(Giant Electric Pea, 2CD, UK, 2002)

 

Après qu'en 2001, la résurrection teintée d'espérances de la légendaire formation britannique, emmenée par le guitariste/compositeur MICHAEL DUNFORD et la charismatique chanteuse ANNIE HASLAM résonna au sein la communauté progressive comme une parcelle de bonheur retrouvé, après l'enregistrement du très prometteur TUSCANY et la tournée promotionnelle qui suivit, voici donc la fin d'un rêve, et le début d'une amère désillusion avec l'annonce, en ce début d'octobre 2002 par le groupe lui-même, qu'il mettait fin définitivement à ses activités.

Gâchis ! Il y a déjà des lustres que le monde de la musique est dominé par la rapacité du business et l'inconséquence des médias, qui font et défont les modes, qui brûlent aujourd'hui ceux qu'ils ont encensé hier… Et le talent dans tout cela ? Oui, me direz-vous, le temps avait passé, sans doute trop de temps depuis l'heure de gloire du groupe, en 1978, l'époque où "The Northern Lights" était diffusé en boucle sur les ondes de la BBC… De changement d'époque en changement de mode, le groupe avait ensuite fini par sombrer doucement dans l'oubli, jusqu'à ce jour triste de 1987 où il choisissait de se saborder une première fois…

RENAISSANCE demeurera certainement à jamais une formation culte, celle qui aura toujours un noyau indéfectible de fans mais dont la musique, aujourd'hui visiblement trop décalée avec l'époque peinera à recueillir les suffrages du plus grand nombre. Et pourtant… combien de joyaux a su enfanter ce groupe merveilleux, sous la plume talentueuse de MICHAEL DUNFORD, songwriter hors du commun ; combien de sublimes mélodies a su interpréter l'exquise ANNIE HASLAM de sa voix de velours ? Tenez, prenez ce double CD testament, IN THE LAND OF THE RISING SUN enregistré lors de l'ultime tournée japonaise du groupe, en 2001. Pas une faute de goût, pas une fausse note, pas un temps faible ; un concentré de perles mélodiques : que ce soit "Mother Russia" ou "I think of you" ; "A trip to the fair" ou "Opening out", la magie opère instantanément, immédiatement… Et sublime et ultime bonheur d'entendre la divine ANNIE interpréter "Lady from Tuscany" ou "One thousand roses" de l'œuvre finale du groupe, TUSCANY. Pour avoir fait partie des privilégiés ayant assisté à l'ultime prestation anglaise du groupe à l'Astoria l'an passé, je suis trop heureux de pouvoir revivre ces moments précieux, trop fugitifs pour être réels, presque trop beaux pour être vrai. Merci TERENCE SULLIVAN pour ton talent, ta chaleur et ta simplicité, toi avec qui je conversais sans ambages, toi qui étonné par l'enthousiasme ambiant et le bon accueil reçu par TUSCANY me faisait alors part de tes espoirs ; Merci MICHAEL pour ta simplicité, ton accessibilité et ta courtoisie ; Merci ANNIE pour ton rayonnement, ta gentillesse et ta grâce naturelle.

Qu'il soit bien entendu que ce double album, historique au même titre que le CARNEGIE HALL de 1975 demeure une pièce indispensable non pas seulement pour tout fan de RENAISSANCE en puissance, mais aussi pour tout mélomane qui se respecte, tant l'universalité de leur musique, la qualité de ses intervenants (Cf. les enivrantes envolées de piano de RAVE TESAR, ou les flamboyantes parties de synthétiseurs de MICKEY SIMMONDS) apparaît dans toute son évidence et son intemporalité. Où que vous soyez, nous continuerons encore longtemps à suivre vos carrières solo. Ce double album entre tout simplement dans l'histoire (*****).

Didier GONZALEZ

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